AMD pourrait sauver les smartphones Huawei
AMD pourrait venir en aide à Huawei à concevoir à nouveau des smartphones. Le fondeur américain est en effet titulaire d’une licence commerciale qui l’autorise à travailler avec les entreprises présentes dans la liste noire du gouvernement américain où se trouve Huawei. Mais cela ne règlerait qu’une partie du problème. Car, même si AMD est autorisée à fournir des processeurs, Huawei n’aura toujours pas la possibilité d’obtenir une licence Google.
Logiquement, Huawei devrait présenter la gamme Mate 40 dans les prochaines semaines. Logiquement, parce que rien n’est plus vraiment sûr en ce moment. Subissant toujours plus de sanctions de la part des États-Unis, la firme chinoise n’est plus en mesure de se fournir en SoC pour équiper ses smartphones et ses fournisseurs n’ont plus l’autorisation non plus d’en fabriquer pour ses besoins. TSMC, principal producteur de processeurs ARM, dont les Kirin, est concerné.
Nous rapportions la semaine dernière dans nos colonnes les propos de Richard Yu, patron de la division grand public de Huawei. Il affirmait que ses stocks de chipsets Kirin seraient épuisés à partir du 15 septembre, TSMC ayant accepté une dernière commande le 15 mai 2020. Et puisque Huawei ne peut acheter de processeurs chez MediaTek, Samsung ou Qualcomm, il n’a donc plus assez de composants pour continuer à créer des téléphones.
Des licences commerciales pour la liste noire
Nous nous souvenons également que la Maison-Blanche annonçait en 2019 qu’une licence commerciale pourrait être accordée sur dossier pour que certaines entreprises américaines puissent continuer de travailler avec Huawei. Microsoft fait partie de ces sociétés : la firme de Redmond fournit à Huawei son système d’exploitation pour les PC portables MateBook dont les derniers modèles viennent d’être annoncés. Une autre en fait également partie : AMD.
Le fondeur américain est en effet l’une des rares entreprises autorisées à vendre des technologies américaines aux entreprises qui n’y ont normalement pas le droit, celles de la fameuse « US Entity List ». Lors d’une conférence à laquelle il était invité la semaine dernière, Forrest Norrod, vice-président d’AMD, a confirmé avoir obtenu une telle licence. Lors de son allocution, il n’a pas cité d’entreprises avec qui il est autorisé à travailler. Il réaffirme aussi son engagement de respecter les sanctions américaines. Il faut donc tempérer cette relative bonne nouvelle.
C’est en effet une bonne nouvelle, car AMD pourrait fournir rapidement des composants de très bonne qualité, permettant à Huawei et Honor de redévelopper des produits. Mais la fourniture des chipsets n’est qu’une partie du problème de Huawei. L’un des gros soucis reste l’absence des briques technologiques de Google dans EMUI. Pire encore, la licence temporaire qui permettait à Huawei de mettre à jour ses anciens terminaux n’est plus valable.
Des processeurs ARM et des GPU Radeon dans des mobiles
AMD fabrique des chipsets. Le fondeur alimente chaque année une gamme appelée « Ryzen C ». Le dernier modèle, annoncé en juillet dernier, s’appelle le Ryzen C7. Il s’agit d’un octo-core avec deux coeurs très puissants (ARM Cortex-X1 cadencés à 3 GHz), deux coeurs un peu moins puissants (ARM Cortex-A78 cadencés à 2,6 GHz) et quatre coeurs économes (ARM Cortex-A55 cadencés à 1,6 GHz). Ils sont accompagnés d’un GPU AMD Radeon RDNA_2 Mobile, un processeur quad-core tellement puissant qu’il est compatible Ray-Tracing. Il serait même 45 % plus puissant que l’Adreno 650 du Snapdragon 865.
Gravé en 5 nanomètres chez TSMC, le Ryzen C7 est compatible 5G, bien évidemment. Il supporte la RAM au format LPDDR5, le stockage au format UFS 3.1 et les écrans jusqu’au QHD+ avec taux de rafraichissement à 144 images par seconde. Il est compatible Bluetooth 5.1, WiFi 6 et de nombreux systèmes de géolocalisation. Voilà un excellent concurrent pour la famille Tegra X de Nvidia et les Snapdragon de Qualcomm.
Reste à savoir si Huawei et AMD feront vraiment affaire. Et c’est loin d’être impossible. En effet, AMD est l’une des sociétés technologiques américaines qui espèrent que la Maison-Blanche allège les sanctions contre Huawei, car cela pénalise les entreprises américaines. En effet, la firme chinoise représentait un chiffre d’affaires de plusieurs milliards de dollars chaque année pour les entreprises américaines. Mais est-ce que Huawei pourrait envisager d’utiliser des composants AMD ?
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